Accueil Forums Vos travaux L’odyssée ou la galère d’un Edel IV, le No 37.

  • Ce sujet contient 3 réponses, 4 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par dtelle, le il y a 14 années et 1 mois. Ce sujet a été consulté 389 fois
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  • #4411
    Mik
    Participant
    Mousse

    Salut à tous,

    Odyssée ou galère ? je ne sais pas !
    Un baptême du feu, ça c’est sûr !

    Une étape importante a été franchie samedi dernier: la mise à l’eau de mon « nouvel » Edel IV.

    Vous savez déjà que j’ai récemment acquis un Edel IV, bateau que je me souhaitais depuis longtemps, mais tout en sachant pertinament que je n’en posséderai jamais un, car trop cher pour moi, trop gros et intransportable avec mes petits moyens, pas de place d’amarrage etc…
    Pour moi, l’Edel IV était une sorte de rêve, un de ces rêves dont on sait qu’il ne se réalisera jamais…

    Je cherchais donc un poids plume, un edel II avec remorque… et c’est en cherchant un Edel II, que j’ai trouvé un Edel IV… que le propriétaire m’a presque donné… contre bon soins… et avec un petit espoir de pouvoir reprendre sa place de port !
    Le monsieur était de bon coeur, j’ai accepté.
    Mais, je n’ai finalement pas obtenu ma place d’amarrage espérée car la liste d’attente était trop longue.

    Catastrophe !
    La galère commence !

    Il ne me restait plus que deux semaines pour trouver une solution, car dans deux semaines, tous les bateaux devaient disparaitre de l’aire de stationnement à sec pour faire place au camping.
    En effet, un camion-grue téléscopique se pointe deux fois par an dans ce camping, pour sortir en automne ou mettre à l’eau au printemps les bateaux du petit port attenant.

    Deux issues possibles:
    1. Profiter de la grue pour poser le bateau sur une remorque, afin de pouvoir le déplacer et l’entreposer à sec à un endroit X.
    2. Parer au plus urgent pour que le bateau soit mettable à l’eau et trouver une place ailleurs… ou alors, rejoindre un autre port doté d’une grue fixe pour mettre le bateau sur une remorque plus tard…
    Parer au plus urgent pour gagner du temps en quelque sorte.

    Problème: J’ai pas de remorque ni véhicule tracteur adapté.
    La seule solution est donc de mettre à l’eau, pour quitter l’endroit par la voie lacustre ou fluviale et aller squatter ailleurs… gagner du temps.
    Quitter, pour partir vers l’inconnu !

    Vient le problème suivant: Il y a pas mal de travail à faire sur le bateau avant la mise à l’eau. Je n’ai pas de temps à perdre et dois donc me concentrer sur l’essentiel. il est hors de question de mâter, car le bas de l’épontille en bois est pourri (voir l’article à ce sujet).
    Mais, de toute façon, si j’en venais à devoir changer de lac, je ne parviendrais pas à passer sous les ponts des canaux avec un mât dressé. Donc, la mât restera couché sur le roof et je vais devoir me débrouiller au moteur.

    Le minimum vital pour la mise à l’eau est donc le suivant:
    Coque, gouvernail, moteur.

    Moteur :Le mieux est de l’envoyer en service pour révision, ce qui m’évite de perdre mon temps avec.

    [b]Gouvernail:[/b] Il est plein de trous, mon gouvernail, avec des endroits où le bois est à nu.


    Ca fait cinq mois que le bois dénudé sèche, ce serait vraiment stupide de le remouiller.
    Donc, décapage de l’antifouling, ponçage, rebouchage des trous à la résine époxy, laquage.

    [b]Coque:[/b] Il y a des éclats de gelcoat sous la ligne de flottaison, dont certains ne me plaisent pas du tout, car au fond des trous on devine la trame de la fibre de verre.
    Mais, là aussi. il serait stupide de mouiller une coque dont la fibre de verre sèche au fond des trous depuis cinq mois !
    Faudrait donc fraiser les bords des cratères et les mastiquer à la résine epoxy. Mais, c’est sans compter sur le temps épouvantable qui règne actuellement. Impossible de polymériser de l’époxy aux températures négatives qu’il fait ! En plus une bise à écorner les boeufs souffle avec des pointes à plus de 100 km/h. Treize bateaux ont chaviré dans un port voisin suite au gel de l’eau projetée par les vagues s’écrasant sur la digue.

    Aralalda me donne alors le conseil décisif: celui de traiter provisoirement les plaies de la coque au G4, puis réviser la coque plus tard..
    Mais la météo ne s’améliore pas. Il est impossible de faire quoi que se soit avec un pinceau, la peinture partirait à l’horizontale avec cette bise infernale.
    Je me réfugie dans le cockpit pour réparer la chaine de dérive qui est cassée, et pour me faire transpercer par la bise glaciale qui balaie toujours la camping, secouant tout le bateau sur son ber. Congelé, ne sentant plus mes doigts, je fuis l’endroit, ne pensant qu’à une chose: pouvoir me plonger dans l’eau chaude de la baignoire. La radio annonce encore des dégâts dans un autre port. Les assurances vont devoir casquer.

    La grue vient dans trois jours, je ne serai jamais prêt. La bise ne faiblit pas et les météorologues ne cessent de revoir à la baisse les prévisions trop optimistes.

    Le lendemain, la bise est toujours là, mais elle a faibli !
    Je tourne la lourde bâche qui couvre le bâteau et l’arrime solidement au sol et au ber, afin de former une sorte d’abri sous l’avant du bateau. La prise au vent est très forte, je ne cesse de renforcer l’abri. Dessous, je chauffe à l’aide d’un radiateur à gaz, pour pouvoir au moins traiter les plaies de la coque au G4…

    Je suis foutu, je ne parviens pas à faire l’antifouling !

    Le lendemain matin, j’ai une peine énorme à m’extraire du lit. Je suis épuisé, j’ai mal partout.
    Quoi qu’il arrive, la grue viendra demain matin.

    Le vent cesse, le soleil se montre timidement.
    Toute la neige et la glace accumulée se met à fondre, ruisselant sur le bateau.
    Vite, l’antifouling, installer le moteur, le gouvernail.
    Sortir les plots en bois soutenant le ber: Ils sont encore gelés au sol.
    C’est déjà le soir. Je rentre, épuisé. J’ai mal à la tête, les lèvres gercées, les mains sèches et des crevasses sur presque tous mes doigts.

    Le soleil se lève, la grue est là.
    Je suis prêt !

    Prêt pour l’envol ?

    Dans le ciel…

    Puis dans l’eau

    Puis en tant que brise-glace !

    Le lendemain: enfin le repos !

    Hélas, sur une place marquée « visiteurs » !

    Dieu sait où nous mènera la route !

    #8781
    pilip
    Participant
    Mousse

    Démarrage difficile, ce qui est sur c’est que cela ne peut que renforcer ton lien avec ce bateau. Que du plaisir pour la suite :)

    #8786
    Arnaud CH
    Participant
    Mousse

    Bravo et courage, tu as déja résolu plusieur problemes dans l’urgence bientot vont arriver des jours meilleurs.;)

    #8789
    dtelle
    Participant
    Mousse

    En tout cas je suis sur que ta motivation est toujours la. et Je crois pouvoir dire que chacun a eu un tas d’imprevu et d’ennuis lorsqu’il est passe proprietaire d’un bateau.

    Pour ma part l’achat du tri22 s’est passe en 3 jours. Visite, financement, paperasse etc…
    Apres et bien il a fallu s’organiser pour aller le chercher avec la voiture (J’etais certes a qqs kms de l’endroit ou il etait mais c’etait pour une courte periode a cause du boulot et je m’y rendais exclusivement en avion, pas de voiture pour tracter sur place etc… Au final un WE de paques pour faire Bruxelles-Toulouse- Le Touquet, une remorque dont les roulements rendent l’ame lors du trajet retour (voir article sur le site), un arbre a raccourcir sur le cote pour rentrer le tout dans le jardin chez les parents, une liste de petits travaux qui s’allonge au fur et a mesure que l’on decouvre le bateau (on a beau le visiter x fois, on voit pas tout), aucune place au port de prevu…etc..

    Puis apres la chance revient, on trouve un corps mort qui se libere, la saison commence, on refait certes 2-3 bourdes de debutant (mon mat qui a failli finir sur un oceanis 31 lors du premier remattage, un flotteur abime sur une boue de chenal qui oblige a sacrifier un ou 2 jours de navigation pour reparer.

    Et puis a la fin de la saison on ne se souvient que des bons moments de navigation, peu importe si chaque heures de navigation t’as coute le double en preparation.

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