L’été passé, je venais d’acquérir mon Edel 4 qui était au port à sec dans le Sud. J’ai donc profité du chantier pour faire des travaux de peinture (le mât, la bôme, le pont, la coque + antifouling) sans parler d’un grand nettoyage de fond en comble du bateau (intérieur/extérieur) ainsi que l’accastillage et les pièces en inox. Quasiment deux mois de travaux durs au chaud et dans le Mistral. Quel bonheur! Cet article dévoile les travaux de peinture du mât et de la bôme.

(Je vous présente mes excuses si jamais je fais de petites fautes de français ou de termes. Je suis américain d’origine donc j’en fais des fois…)


Démâtage

Je pense que je vais consacrer un article en entier pour décrire mon aventure de démâtage à l’aide d’une chèvre. J’avais démâté à deux (mon amie et moi) quand le bateau était à terre qui rend la manœuvre de coucher les 8m de mât sensiblement plus gérable (d’après ce qu’on me dit). Le mât d’un Edel 4 est bien lourd! C’est du vieux costaud. Le plus difficile, c’était de lutter contre le Mistral… Une fois tout le dispositif de chèvre, de cordages, de palans, etc mis en place, ça se fait en quelques minutes. Pour être honnête, c’était mon premier démâtage voulu…

1ère étape

L’état de la peinture (la bôme) 

Tout d’abord, il suffit de tout démonter (rivets, visseries, etc) pour mettre à nu le mât et la bôme. Attention, c’est un boulot long… J’ai passé une bonne journée juste pour enlever plus d’une centaine de rivets. Il fallait parfois percer les axes à l’aide d’une perceuse, parfois au tournevis-marteau, et parfois à la meuleuse. Un petit bonus, avec toutes les pièces en inox démontées autant les polir et nettoyer. C’est comme du neuf après, mais aussi énormément du boulot!

Avant et après nettoyage

2ème étape

Si vous n’avez pas de peinture déjà sur le support, vous avez de la chance!! Car, décaper et poncer la peinture est un travail long et pénible (3 jours en entier sous le soleil au port à sec au mois de juillet)! Pour décaper, finalement je l’ai fait à la main à l’aide d’un grattoir. Ça marchait mieux qu’autre chose et travaille bien le dos et les bras! Puis, j’ai fait du nettoyage à l’aide d’une ponceuse excentrique pour arriver bien à la surface de l’alu. En réfléchissant, j’aurais pu décaper à la meuleuse, mais je l’ai trouvée un peu trop agressive.

Décapage à la main avec un grattoir

3ème étape

Une fois toutes les pièces sont enlevées, décapage terminé, il faut bien nettoyer la surface. J’ai poncé à la main pour enlever la peinture qui restait à certains endroits. Puis on essuie bien à l’éponge imbibée de savon (de Marseille, pourquoi pas!) pour enlever la poussière.

4ème étape

Avant de commencer la peinture. Vous feriez mieux de porter un masque qui vous protège des odeurs nocives.

On met du primaire d’accrochage (Etch Primer chez International) pour pouvoir peindre de l’alu nu. Une boite suffit pour le mât et la bôme. Il y a deux composants à mélanger donc un peu de chimie (précise) à faire. J’ai suspendu le mât et la bôme par des garcettes mises dans l’engoujure (rail) du mât et de la bôme. Ensuite, on applique de l’Etch Primer au rouleau. N’hésitez pas à mettre une bonne couche de l’Etch Primer. C’est impératif, car la peinture en a besoin pour pouvoir bien coller sur la surface. Ca rend l’alu une couleur jaunâtre/orange. Ça sèche rapidement.

5ème étape

Peinture. J’ai finalement opté pour la peinture polyuréthane mono-composant (Brightside – International) pour trois raisons:

  1. je refaisais la peinture du pont avec la même,
  2. c’est nettement moins cher que les bi-composants,
  3. je travaillais au rouleau donc pas de finition parfaite (par ailleurs, il faisait trop chaud 35°C, pas assez d’ombre, trop de poussière à cause du Mistral, je ne suis pas très fort en chimie non plus).

J’aurais voulu peindre au pistolet, mais je n’avais pas de conditions idéales…

On met la première couche de peinture primaire (sous-couche mono-composant – International). Au rouleau, ça va plutôt vite. Mais s’il fait chaud, il faut se bouger les fesses… Je conseille fortement les rouleaux à mousse et non pas à poils. J’ai essayé ceux à poils et c’est l’horreur! Que des poils sur la surface. Or avec le rouleau à mousse, il faudra enlever les petites bulles d’air qui se forment sur la surface. Le plus simple c’est de passer tout de suite par dessus avec un pinceau pour les éliminer. Puis, la peinture s’aplatit toute seule pour une finition assez agréable. On ne voit pas forcément de traces de pinceau. On m’avait aussi dit qu’il vaut mieux donner la tache à une femme car il faut une main légère. J’ai donc engagé mon amie et quelle surprise! Elle était plus forte que moi!

La sous-couche (primaire blanc) et on voit comment le mât et la bôme sont suspendus par des garcettes

Une fois la première couche de primaire est sèche, on peut la poncer à la main. Ca prépare bien la surface pour les couches suivantes. On peut rajouter une deuxième couche de primaire, mais je ne l’ai pas rajoutée.
C’est le moment de mettre les couches de finition (Brightside – International). J’en ai mis trois couches. Entre chaque couche, j’ai légèrement poncé la surface, puis c’est la dernière couche. On utilise toujours la même méthode pour enlever les bulles. Au final, j’étais plutôt satisfait. C’est propre et bien lisse.

Enfin, tout beau!

6ème étape

On remonte toute les pièces inox sur le mât et la bôme. On remplace tous les rivets (alu et inox). J’en avais plus d’une centaine à remettre, souvenez-vous… Croyez-moi, j’avais super mal aux mains à force! N’oubliez pas de mettre un point de silicone à chaque endroit où l’inox et l’alu se touchent.

Si je l’avais à refaire, je l’aurais fait à l’abri, au pistolet, et aux bi-composants (surface plus dure). Il y a une chose que je n’ai pas du tout prévu. Il faut faire très attention à la quantité de peinture qui se met dans l’engoujure (rail) du mât et de la bôme car la peinture a tendance à s’accumuler dans ces endroits creux. Le problème, si vous avez une GV à coulisseaux, les coulisseaux auront du mal à bien glisser dans l’engoujure (rail). La peinture va rajouter 1-2 millimètre(s) d’épaisseur dans le rail. Ça glisse à peine après!

La peinture rend le mât et la bôme très jolis. La surface est plutôt dure, mais susceptible tout de même à des coups.

Dernière chose

Avant de vous lancer, réfléchissez bien à la durée des travaux. Prévoyez 4-5 jours longs et difficiles. Mais, vous serez très fier du résultat!

Travaux supplémentaires

Peinture des taquets. 8 couches de peinture noire. Il faut que ça dure!

Pause ‘BigMac’ fait maison (au bateau). Il faut bien se nourrir quand on se lance dans ce genre de travaux.

Bon vent,

Robert 

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6 commentaire

  1. (Excellentissime !) Chapeau, beau travail.

  2. (gréement amélioré) Bravo, encore, pour ton/tes articles(s).

    Il semble que tu ais une bôme améliorée, pour faciliter la prise de ris. Pourrais-tu, stp, me/nous faire un schéma ?

    Par ailleurs, as-tu des retours, du pied de mat au cockpit ?

    Cordialement, et merci d’avance.

  3. (prise de ris) Oui, en effet, j’ai changé des poulies de prise de ris sur la bôme. Je suis actuellement en train de tout ramener au cockpit (j’essaie de finir les travaux ce week-end). Je ferai un petit article du coup… D’ailleurs, j’ai deux paquet (neuf) de prise de ris Quick Reef (GOIOT) à revendre s’il y a des preneurs. C’est pour oeillet 25mm.

  4. (combien / paquet) Combien y en a t-il par paquet ?
    Ca peut m’interesser …

  5. (encore bravo…) meme le Big Mac est fait avec soin ! :D

  6. (Bravo !) Merci pour cet article bien détaillé !
    Pour le type de peinture, je pense que ça dépend aussi de l’utilisation du bateau… quelqu’un qui démâte régulièrement aura l’obligation de passer par la bicomposant.

    Bravo encore

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